• 613 (roman)

Tobie Nathan, 613 — Roman

Editions Payot-Rivages — Collection Rivages/Noir, 2004 (1ère édition, Odile Jacob 1999)

4ème de couv : Dieu a ordonné 613 commandements, mais Abraham Abadie n’en respecte même pas deux. Abraham Abadie, c’est un bon gros psychiatre bien tranquille, coincé entre les demandes incessantes de sa mère et les exigences de sa libido. Mais alors, qu’est ce qu’ils ont tous à lui cavaler au train depuis quinze jours ? D’abord ce clodo qu’il a croisé à un séminaire de philo et qui ne veut plus le lâcher depuis, cette bande d’Africains convertis au judaïsme, les agents de la DST qui veulent sa peau et le Mossad par dessus le marché… Et voila que Dieu lui-même s’y met aussi… Mais il a les moyens de résister ; il a les nerfs solides, le psychiatre – les nerfs, c’est son métier, après tout !…

Résumé : Qui a voulu tuer Abraham Abadie ? Un patient devenu totalement fou ? L’une de ses maîtresses qu’il a abandonnées pour faire plaisir à sa mère ? Où bien faut-il regarder du côté du côté de l’expertise psychiatrique dont il est chargé dans la cadre d’une affaire de meurtre rituel africain ? Mais à partir de l’explosion de son combiné téléphonique à quelques centimètres de son crâne, le voilà tourbillonnant comme une mouche enfermée dans un bocal. Comment ce brave psychiatre s’est-il trouvé pris dans cette ronde infernale ponctuée de morts violentes, de courses poursuites en voitures qui valent bien celles de Bullit et de rondes d’espions. Notre brave psychiatre va s’acoquiner avec un clochard crasseux, une jeune femme souffrant de troubles obsessifs-compulsifs, échappera aux tueurs de la DST, évitera de peu la capture par un commando d’Africains juifs orthodoxes mais finira par tomber entre les mains de l’équipe du Mosad – c’est bien normal, cette équipe était dirigée par la plus belle femme du monde, une sorte de déesse blonde, une mata hari moderne. Cocktail rabelaisien, tourbillon d’action et d’humour où l’on apprend tout ce que l’on ne nous dit pas sur les services secrets, les renversements de régime en Afrique, la psychanalyse et les mères juives.

Critiques : 

 » Quelle verve ! Cette fois, les aventures mouvementées du psychiatre Abraham Abadie, Abie pour les intimes, sont traitées façon San Antonio avec amour, intrigue, sexe, espionnage et courses de voitures épiques style Bullit, le tout agrémenté d’une savoureuse plongée dans la culture juive. De  » la négresse blonde qui entre par une porte cachère  » à la femme dont  » les doudounes auraient pu jouer dans les canons de la baronne, le professeur s’amuse bien. Nous aussi.  »  Jean Cavé, Le Journal du Dimanche.

 » Le psychiatre Abie est doté d’une mère qui n’a jamais digéré que Dieu fasse sortir les Juifs d’Egypte ( » On y était trop bien « ). Il est aussi équipé d’un sexe qu’il surnomme, en hommage à Karajan, Herbert « parce qu’il pensait gue c’était lui qui organisait toute sa vie, son chef d’orchestre ». Ce roman de Tobie Nathan (ethnopsychiatre, auteur de « Saraka Bô » et « Dieu dope ») est un labyrinthe, agité comme un souk. On en ressortira riche de vérités incontestables (« 0n fabrique le Messie par notre prière et on le fabrique, tu vois, pour qu’il nous fabrique ») et de la sagesse d’Alexandrie (.. On a fait « pilpoul ». Pilpoul ça veut dire le poivre – autrement dit le débat permanent, celui qui donne son goût à l’existence »)…  » Frédéric Pagès, Le Canard Enchaîné

Avec « 613 » (Odile Jacob), Tobie Nathan (« Saraka Bô », « L’influence qui guérit ») livre une savoureuse ballade en marge des services secrets, où l’humour yiddish et la psychiatrie fournissent une toile de fond bien plus tendre et drôle que sanglante. Ce faux roman noir est mené tambour battant, et nous entraîne avec verve et talent de la détresse des SDF aux pontes de la DST et du Mossad, pour une allégorie lyrique et religieuse où les circoncisions comptent plus que les coups de feu, entre Kippour et Talmud. Un livre qui fait chaud au coeur et qui se lit « avec l’accent ». MICHEL PASCAL ET BRIGITTE HERNANDEZ — Le Point 13/02/1999

Sur un Blog : « Un roman drôle au style pétaradant, qui fleure bon les épices d’Orient et le souk ! »

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