Cosmopolitaine du 30 août 2015

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COSMOPOLITAINE

Une émission de Paula Jacques

sur France Inter

l’émission du dimanche 30 août 2015
visuel Cosmopolitaine

Paula Jacques

(ré)écouter cette émission disponible jusqu’au 25/05/2018 13h00

Tobie Nathan un ethno pyschiatre réputé à travers le monde pour sa façon de traiter des maladies mentales des migrants, nous livre le roman le plus fou-fou-fou de cette rentrée littéraire: Ce pays qui te ressemble, chez Stock.

 

tobie nathan © – 2015

 

Ethnopsychiatre, disciple de Georges Devereux, professeur de psychologie, quelque temps diplomate, Tobie Nathan est également essayiste et romancier. Il a publié, entre autres, La Nouvelle Interprétation des rêves (Odile Jacob, 2011) et Ethno-roman (Grasset), prix Femina de l’essai 2012.

 

 

Tobie Nathan, Ce Pays qui te ressemble, Paris, Stock, 2015

Tobie Nathan, Ce Pays qui te ressemble, Paris, Stock, 2015

Livre : Ce pays qui te ressemble

C’est dans le ghetto juif du Caire que naît, contre toute attente, d’une jeune mère flamboyante et d’un père aveugle, Zohar l’insoumis. Et voici que sa soeur de lait, Masreya, issue de la fange du Delta, danseuse aux ruses d’enchanteresse, le conduit aux portes du pouvoir. Voici aussi les mendiants et les orgueilleux, les filous et les commères de la ruelle, les pauvres et les nantis, petit peuple qui va roulant, criant, se révoltant, espérant et souffrant.

Cette saga aux couleurs du soleil millénaire dit tout de l’Égypte : grandeur et décadence du roi Farouk, dernier pharaon, despote à l’apparence de prince charmant, adoré de son peuple et paralysé de névroses. Arrivée au pouvoir de Gamal Abdel Nasser en 1952 et expulsion des Juifs. Islamisation de l’Égypte sous la poussée des Frères musulmans, première éruption d’un volcan qui n’en finit pas de rugir… C’est la chute du monde ancien, qui enveloppait magies et sortilèges sous les habits d’Hollywood. La naissance d’un monde moderne, pris entre dieux et diables.

 Tobie Nathan nous emmène au cœur d’un voyage vertigineux dans l’espace et le temps à travers le destin de deux amoureux flamboyants : le juif apatride et l’égyptienne au chant de sirène. Un amour interdit que l’histoire dévore mais que la littérature honore au nom de la mémoire, de l’amour filial, de la raison, et de la vie. Une fresque de personnages fascinants, chacun porteur d’un symbole, un texte magnifique et pur comme un hommage au paradis perdu écrit par un enfant à la sagesse millénaire.

Marie-Madeleine Rigopoulos

(ré)écouter cette émission disponible jusqu’au 25/05/2018 13h00

Dans Le Point — le 23 août 2015

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Rentrée littéraire : la fulgurante Égypte de Tobie Nathan

EXTRAIT. Chaque jour, Le Point.fr vous fait découvrir le meilleur de la rentrée littéraire. Aujourd’hui, « Ce pays qui te ressemble » de Tobie Nathan.

PAR

Publié le 23/08/2015 à 09:16 | Le Point.fr
Tobie Nathan est un romancier français né au Caire. Mais il est aussi ethnopsychiatre, essayiste, professeur de psychologie.
Photo©JULIEN FALSIMAGNE

Tobie Nathan est un romancier français né au Caire. Mais il est aussi ethnopsychiatre, essayiste, professeur de psychologie.

L’Égypte de Tobie Nathan est prodigieuse. Elle est brûlante, amoureuse, intrépide. Elle est faite d’hommes et de femmes, de mères et de pères, de rois enfants et de soldats britanniques. Elle est faite d’Égyptiens, d’étrangers et d’apatrides. D’Arabes, de Juifs, de Coptes. De dates, de biscuits, de pain. Elle est faite du Nil, des pyramides et des palais. De magie et de tragédies.

Éditions Stock — le 19 août 2015

Éditions Stock — le 19 août 2015

Ce pays qui te ressemble est l’histoire de Zohar Zohar, petit garçon chétif devenu prince de la nuit dont le nom signifie « joyau », né dans le ghetto juif du Caire d’une mère sorcière et d’un père aveugle. C’est l’histoire de Masreya, sa sœur de lait arabe, née de Jinane, chanteuse à la voix céleste. C’est l’histoire de leur amour fusionnel et interdit, de leur ambition pour atteindre les plus hautes sphères de la capitale, de leur détermination que rien ne freine, de leurs errances, de leur foi. C’est l’histoire de l’Égypte entière qui transparaît à travers eux, de Farouk, roi sublime tombé en disgrâce. C’est l’histoire du Caire du début du XXe siècle jusqu’à la crise qui le brise en 1952, de ses superstitions, ses rues, sa sorcellerie, ses talismans, ses voitures, ses prières. C’est l’histoire de Joe, jeune homme de la haute société qui rêve de rejoindre Israël, et de Nino Cohen, converti à l’islam, devenu fou sous l’oppression qu’il subit.

Une fresque monumentale

Cette fresque monumentale nous mène d’Alexandrie aux oasis perdues dans le désert, du plus profond des palais sur les routes du pays à bord d’une Mercedes offerte au souverain égyptien par le Führer lui-même. Les pages nous guident dans ces clubs très privés où les danseuses ondulent devant les riches bienheureux, où l’alcool prohibé coule à flots, où les jeux d’argent et de sexe s’épanouissent à l’abri des dieux, des Frères et des épouses.

La Mercedes du roi Farouk vers 1938

La Mercedes du roi Farouk vers 1938

Tobie Nathan, ethnopsychiatre français né au Caire, nous prend par la main et nous offre son Égypte, magnifique, poétique, soumise à l’oppression anglaise, rebelle, antisémite. Il nous présente cette terre plurielle soudain devenue hostile à ceux qui étaient tout aussi égyptiens que les autres, à ces Juifs dont la langue natale est l’arabe. Ceux-là mêmes qui disent « Allah » pour parler de Dieu. Comment l’antisémitisme s’est-il confondu dans ce désir d’indépendance profond et irrépressible ?

Ce pays qui te ressemble de Tobie Nathan, Stock, 536 pages, 22,50 euros. Sortie en librairie le 19 août 2015.

DÉCOUVREZ un extrait du « Ce pays qui te ressemble » (p 107-112) :

Rue Mouffetard

Je suis né de ça… au pays des pharaons, d’une mère possédée par les diables et d’un père aveugle. Que pouvais-je faire entre ces deux-là qui s’aimaient d’une passion infinie ?
Je suis fait de musiques endiablées, de viande de vipère et d’essence de lotus. Pour me protéger, j’ai reçu des fragments du Cantique et un nom surgi de la tombe. Ma naissance valut à ma mère une robe neuve et sept bracelets d’or. J’étais leur premier ; je resterais leur dernier. Nul ne savait d’où je venais ; nul ne pouvait dire où j’irais…
J’ai commencé ce récit par le début, la grossesse de ma mère… Je me demande : est-ce bien le début ? Si on parle de l’enfant qui va naître, sans doute. Mais l’enfant n’est qu’une manifestation de l’être. L’être était sans doute apparu avant, alors que mes parents ne s’étaient pas encore connus, ou même avant leur naissance, qui sait ?
Frères égyptiens, je pense aux pyramides. On dit que nous, les Juifs, les avons bâties pour vous… Comme dans la formule des contes égyptiens, « cela fut, ou cela ne fut pas »… Ce ne sont pas des idoles, mais des rayons de soleil pétrifiés. Ne les abîmez pas. Je doute qu’il nous sera possible d’en construire de nouvelles.
On dit que l’Égypte est la mère des mondes, oum el doniaC’est aussi la mienne ! Je veux dire : l’Égypte est ma mère ; c’est la matrice de toutes mes pensées. Je suis de là. Nous autres, Juifs d’Égypte, sommes de là, de toujours. Nous étions là avec les pharaons. Dans un lointain passé, l’Égypte a été envahie par les Perses et nous étions là ; par les Babyloniens, par les Grecs, par les Romains, par les Arabes et nous étions encore là… Nous autres, Juifs, nous sommes comme les bufflons, pétris dans la boue du Nil, de cette même couleur sombre ; des autochtones.
Nous étions multiples, nous étions tribus. Il est vrai que certains parmi nous provenaient d’ailleurs, aussi, arrivés au IIIe siècle, au XIe, au XVe ou au XIXe siècle. Nous étions de Séfarad, Espagnols chassés par l’Inquisition ; d’Ashkénaz, Russes et Allemands fuyant les pogroms d’Europe, de Mizrah, Perses, Ouzbeks ou Tadjiks, attirés par les promesses ottomanes… Il est vrai que nous étions étrangers par nature, comme les Tziganes, toujours autres des autres… Mais l’Égypte est notre substance, la matière qui nous constitue ; le Nil est l’artère qui irrigue notre corps… Aujourd’hui, nous ne sommes plus là. Frères égyptiens, locataires du pays des vestiges, il vous reste les pyramides et quelques synagogues inhabitées. Prenez en soin ! Comment pouvez-vous vivre sans nous ?
Je m’appelle Zohar, de mon prénom et de mon nom – Zohar Zohar, c’est ainsi que je m’appelle. Si on réfléchit, le monde n’est fait que de lettres, n’est-ce pas ? De toutes les lettres… J’ai parcouru, assemblé et réassemblé les lettres de mon nom, y recherchant la clé de mon destin. Je suis né à la fin du mois d’octobre 1925. Ce n’était pas exactement hier… disons avant-hier, si vous voulez ! J’ai grandi dans ‘Haret el Yahoud, « la ruelle aux Juifs », le ghetto du vieux Caire, fleur de fumier, poussée folle entre les immondices sous le soleil d’Égypte. J’ai passé mon enfance dans la rue…
L’accouchement a été difficile, très difficile. J’étais le premier ; j’ai ouvert son ventre de l’intérieur. Ils ont tout de suite compris que j’étais un problème. Je suis arrivé par les pieds, le cordon autour du cou. Khadouja, sage Sett Oualida, « Madame Maman », qu’on était allé quérir à Bab el Zouweila pour assister ma mère, a dit :
– C’est grave ! Celui-là, il vient contre sa mère.
– Qu’est-ce que tu veux dire, espèce de paysanne ? s’insurgea la tante Maleka. Un enfant qui vient de naître peut-il être contre sa mère ?
– Il vient contre sa mère, répéta Sett Oualida. Il vient pour la faire souffrir, pour lui faire du mal. Il peut même la tuer !
Et ma tante l’insulta :
– Que le sort qui suinte de ta bouche tombe au loin ! Va-t’en au diable, fille des rues ! Regarde comme il est gros. Tu verras qu’il sera fort comme un lion.
Ma mère, la pauvre, souffrait tellement qu’on entendait ses cris jusqu’au quartier karaïte, au souk el na’hassin, le marché au cuivre, et à Khoronfesh. Sett Oualida lui enduisait le ventre de l’huile de lotus du rab Moshé, ce qui la calmait un peu, et puis les contractions reprenaient et les hurlements terribles déchiraient de douleur l’âme de Motty, mon père. On fit venir dix hommes qui savaient prier et on leur demanda de chanter des psaumes pour fléchir la sévérité de Dieu qui voulait rappeler l’enfant et sa mère auprès de lui. Et ma mère criait. Et les hommes priaient. Et mon père pleurait. Finalement, au bout de vingt-quatre heures de souffrances, Motty, mon père, qui se tenait dans la poussière de la rue, finit par entrer. Il posa ses deux mains sur le ventre de ma mère et se décida à chanter le passage du Cantique :
« Là ta mère t’a enfantée. C’est là qu’elle t’a enfantée, qu’elle t’a donné le jour. Mets-moi comme un sceau sur ton cœur, comme un sceau sur ton bras. Car l’amour est fort comme la mort. »
Et les hommes répétèrent après lui, en changeant seulement un mot : « L’amour est plus fort que la mort. » Et, selon ce qu’on m’a rapporté, c’est à ce moment précis que je me suis retourné et que j’ai surgi du ventre de ma mère, la tête en avant, d’un seul mouvement. La tante Maleka n’attendit pas qu’on me lave. Elle m’accrocha immédiatement une ficelle rouge autour du cou, avec un œil bleu, en pendentif. Et elle dit, en crachant trois fois par terre :
– Partez d’ici, fils de la nuit. Cet enfant nous appartient ! Sett Oualida, prêtresse des zars, pouffa de rire.
– Tu crois vraiment qu’un œil de verre va impressionner les seigneurs ? Allez donc chercher un mouton et offrez-leur son sang avant que la nuit vienne relayer le jour.
Tout le monde s’interrompit, les hommes tout comme les femmes, pour une fois réunis dans le même espace, dans l’entresol de la boutique de l’oncle Élie. Une question flottait au-dessus de l’assemblée. Qui fallait-il remercier pour protéger la mère et l’enfant ? Le dieu des Juifs, attendri par les chants des dix prieurs réunis autour de mon père, Motty l’aveugle, ou les seigneurs, les propriétaires du sol, les ‘afrit de Sett Oualida, qui m’avaient autorisé à quitter leur monde ? On résolut d’offrir des actions de grâce aux deux puissances. Au crépuscule, on sacrifia un agneau selon le rite des seigneurs et les hommes passèrent la nuit à lire des psaumes et à prier dans la synagogue du rab Moshé.
Mes problèmes n’étaient pas résolus pour autant. Il fallait maintenant me nourrir ; et ma mère n’avait pas une goutte de lait. Ses seins étaient aussi secs qu’une branche de balsamier.
– Attendez ! dit ‘Helwa, ma grand-mère, demain, ses seins gonfleront comme une outre. Laissez-la donc se reposer.
Mais le lendemain, elle n’en avait pas davantage et le surlendemain non plus. On essaya le lait de vache, dont on imbibait un linge qu’on me faisait sucer, mais je le recrachais aussitôt. Vingt-quatre heures après ma naissance, je n’avais toujours rien avalé. Si on voulait que je survive, il fallait trouver une nourrice, une femme qui allaitait son enfant. Et vite !

Sur le site de la FNAC

Par Frédérique — Frédérique est expert Musique, disquaire à Fnac Montparnasse

Frédérique — FNAC

Frédérique — FNAC

Rentrée Littéraire 

Tobie Nathan est ethnopsychiatre, disciple de Georges Devereux, enseignant, thérapeute, essayiste, mais aussi romancier. Avec un tel pedigree on pourrait craindre des romans trop intellectuels, trop documentés ou didactiques, bref une littérature difficile. Au contraire, Tobie Nathan est un conteur né et sait nous entraîner dans les aventures de son héros Zohar, nous y associer au point que son récit nous tient en haleine et ne nous lâche qu’à la dernière page, et encore…

Un récit plein de magie

Éditions Stock — le 19 août 2015

Éditions Stock — le 19 août 2015

Pour ce neuvième roman, Tobie Nathan nous emmène au Caire en 1925, sa ville natale, dans la communauté juive dont il est lui-même issu. Nous sommes en 1925, entre les deux guerres, et l’Egypte est à l’aube de grands bouleversements. Notre héros Zohar va bientôt naître dans le ghetto juif mais avant toute chose, il nous faut découvrir ses parents et comprendre les circonstances de sa naissance, des circonstances empreintes de magie, voire de sorcellerie, une constante dans tout le roman. En bon ethopsychiatre, Tobie Nathan, tout conteur qu’il est, n’oublie jamais de nous replacer dans le vrai contexte, celui des croyances de ses héros, qui sont leur moteur et sous-tendent leurs choix et leurs réactions. Et cela fonctionne. Comme Esther, la mère de Nathan, nous croyons que Zohar n’est pas seulement le fils de ses parents mais aussi celui de forces plus obscures. Comme les habitants de la ruelle Haret el Yahoud, nous croyons aux prophéties de Motty, père de Zohar aveugle mais doué d’un don de voyance. Comme la plupart des protagonistes, nous apprenons à tenir compte des rêves, souvent prémonitoires, et des autres signes que le destin envoie. Tobie Nathan nous plonge dans les ruelles populaires du Caire, dont les habitants, qu’ils soient juifs, chrétiens ou musulmans sont fatalistes et superstitieux, croyant aux djinns et aux démons, enclins à rire de leurs propres malheurs comme de ceux des autres. Un monde truculent qui rappelle les romans de Naguib Mahfouz ou L’immeuble Yacoubiand’Alaa el Aswany.

L’histoire se mêle à l’Histoire

Zohar est débrouillard et opportuniste et va se frayer un chemin jusqu’aux plus hautes sphères du pouvoir, faisant de luiun témoin privilégié d’événements aussi importants que la montée des Frères Musulmans, le rapprochement du roi Farouk avec les nazis, l’émergence du mouvement d’indépendance avec l’arrivée du parti Wafd auquel appartient Nasser, la naissance de l’état d’Israël. Le contexte historique est très dense et très présent, donnant plus de portée encore au récit des aventures de Zohar qui sont elles aussi riches de péripéties. Zohar est né de (presque) rien, mais son histoire, y compris son histoire d’amour avec Masreya, sa sœur de lait, va se mêler à la grande Histoire de son pays. Le monde dans lequel Zohar évolue est en train de disparaître et son propre destin sera comme le reflet de ces bouleversements.

Un roman musical

Autre élément très important : la musique. Ce n’est pas un hasard si les trois textes en exergue du livre sont des chantsqui viendront ponctuer le récit tels des leitmotiv au sens propre du terme, exprimant tout autant la passion, l’amour éternel et indéfectible et la sensualité : le Cantique des Cantiques, une chanson de Farid el Atrache  et une autre de sa sœur, la belle et mystérieuse Asmahan. Car le grand amour de Zohar, c’est Marseya, fille de Jinane la chanteuse, danseuse et chanteuse elle-même, grande séductrice, et liée à Zohar par un lien surnaturel. Les grandes figures politiques ne sont pas les seuls grands personnages que l’on croise dans ce roman : Mohamed Abd el Wahab, un des compositeurs d’Oum Kalsoum ou Farid El Atrache Le crooner égyptien de l’époque font aussi leur apparition. La musique, que ce soit sous forme de prières, d’incantations magiques et surtout de chansons d’amour est omniprésente, faisant de ce récit un véritable roman musical.

Je me garderais bien de révéler quoi que ce soit de l’intrigue vous réservant tout le plaisir de la découverte. Sachez simplement que ce neuvième roman de Tobie Nathan risque tout bonnement de vous ensorceler.

Mais au fait Tobie Nathan n’aurait-t-il pas pratiqué quelque rituel magique avant de l’écrire ?

Ce Pays qui te ressemble de Tobie Nathan (Stock) sur Fnac.com

Je ne peux résister à l’envie de vous mettre dans l’ambiance avec ce clip de la chanson d’Asmahan