Mois: septembre 2015
Sur Canal+ le 29 septembre 2015
Un livre Un jour
Un livre, un jour du 17 septembre 2015
Tobie Nathan : Ce pays qui te ressemble, Paris, Stock, 2015
La revue des blogs
à propos de Ce pays qui te ressemble
De Livre en Livres
http://lecturesdebrigt.canalblog.com/archives/2015/08/29/32512307.html
Ce pays qui te ressemble, c’est une grande fresque, à la fois un voyage dans le temps et dans l’espace, une galerie de personnages hauts en couleur, un roman foisonnant dans lequel on sent l’amour de l’auteur pour son pays. Un pays aux milles facettes, aux mille saveurs, aux milles senteurs, ou se côtoient des habitants de toutes religions, de toutes conditions, pauvres ou riches. Ou on découvre les ruelles du Caire, les palais d’Alexandrie, mais aussi le désert, le Nil, la mer……un pays où la magie, ses démons et ses talismans côtoie la foi religieuse, sa sagesse et ses chants. L’Egypte de Tobie Nathan est faite de tout cela. Il a de plus un véritable talent de conteur, sa plume est belle et pleine de poésie. J’ai éprouvé beaucoup de plaisir à la lecture de ce livre, mais aussi un peu de nostalgie lorsque je l’ai refermé.
On ne lit jamais trop
http://onnelitjamaistrop.blogspot.fr/2015/08/la-rentree-litteraire-2015-ce-pays-qui.html
racontée par Tobie Nathan.
« L’éternelle Egypte ! »
Mon avis :
« La magie de l’Orient » vient encore de frapper !
J’ai appris beaucoup sur la famille du roi Fouad, et de sa descendance, jusqu’à Farouk, qui dut affronter la Seconde Guerre Mondiale, et la fameuse « Afrika korps » l’armée de Rommel ! Sans parler de l’Angleterre qui se voyait bien rester en Egypte ! La diplomatie française aussi.
Un djinn devait se cacher entre les lignes, et tel celui de la lampe d’Aladin, il s’est échappé à force de caresser les pages … Je crois que je vais poser ce livre sur ma pile de livre à lire et à relire, afin de pouvoir m’attarder sur certains passages et les étudier un peu plus en détail.
Chez Iluze
http://iluze.eu/tobie-nathan-ce-pays-qui-te-ressemble/
L’écriture de Tobie Nathan est également très jolie. Très détaillée, elle permet de donner l’ambiance de ce quartier grâce à la description des lieux, des odeurs et des saveurs qui composent la vie de ces habitants.
Les personnages sont atypiques et j’ai été intriguée par pas mal d’entre eux les parents de Zohar d’abord puis Zohar et sa soeur de lait et finalement le roi Farouk, le dernier « pharaon » d’Egypte.
Ce fut vraiment une très jolie lecture. Je vous le conseille vivement ! Il sort le 19 août prochain en librairie.
Page
Les livres par les libraires
27/07/2015
Ce pays qui te ressemble
Par ISABELLE COURIOL, Librairie de Paris, Saint-Étienne
Avec ce livre, Tobie Nathan raconte l’histoire d’un demi-siècle où tout bascule, de la vie heureuse à l’exil. Cette saga est une parfaite synthèse du roman juif, avec ses rires et ses larmes, et du conte oriental avec sa magie, ses musiques, ses couleurs.
Lecteurs.com
http://www.lecteurs.com/livre/ce-pays-qui-te-ressemble/4039421
a donné son avis sur le livre Ce pays qui te ressemble
Tobie Nathan nous entraîne dans les rues d’Égypte, il nous donne le privilège de vivre avec ses personnages , de partager leur quotidien avec un tel réalisme. C’est un livre pleins de féerie , de magie, d’empathie avec des scènes d’amour , d’amitié, un livre qui décrit en détails la grandeur et la décadence du roi Farouk, adoré de son peuple, on prend part à sa vie, ses mœurs, ses folies.
Des mots arabes viennent rythmer ce récit , c’est une invitation au voyage , on est transporté en Égypte , dans ses rues , dans son histoire , c’est un livre pleins de réalisme et de réalités.
J’ai beaucoup aimé ce livre , ce voyage historique dans l’Égypte et dans le temps , dans une Égypte ou tout était possible et qui est devenue un monde de débâcle où seul le pouvoir prime au delà des rêves …
Ce livre a était celui que j’ai préféré de ma sélection , alors rien que pour le voyage , la magie , je vous conseille de faire route vers l’Égypte avec Zohar et Masreya
Frédérique CAMPS a commenté l’avis de Frédérique CAMPS
Ce pays qui te ressemble est en tous points magnifique.
Au-delà de l’histoire avec un H, Tobie Nathan nous raconte de magnifiques histoires d’amour . D’abord, celle des parents de Zohar, Esther la jeune fille dérangée et Motty son mari aveugle. Celle de Zohar lui-même et de sa sœur de lait …
Mais l’auteur nous parle surtout de son histoire d’amour éternelle pour son pays natal à travers tous ces évènements qui ont changé la vie de ses congénères et la sienne.
L’écriture est bien tournée, accessible et pleine de poésie. Tobie Nathan nous transporte dans ces histoires et les chapitres sont ponctués de magnifiques phrases telles que « L’amour n’est pas un besoin, pas d’avantage le résultat d’un désir ; lorsqu’il survient, l’amour est toujours une fracture dans l’ordre du monde » ou « mariés comme tous les autres, mais ils avaient obtenu l’amour en prime, un don de Dieu , assurément ».
Ce livre est mon préféré dans les 4 que j’ai eu la chance de lire pour les explolecteurs de la rentrée et il m’a grandement donné envie de découvrir les autres œuvres de Tobie Nathan.
Saga aux ramifications multiples, portraits flamboyants de membres de la famille, secrets obscurs et superstitions, la première moitié du livre est savoureuse comme un loukoum à la rose ou un thé à la menthe. L’écriture est créative, ré-créative, drôle, envoutante. C’est une féérie inventive et jouissive qui rappelle « La maison aux esprits » de Isabel Allende ou « 100 ans de solitude » de Gabriel Garcia Marquez.
« Ce pays qui te ressemble » de Tobie Nathan publié chez Stock
Ce pays qui te ressemble c’est l’histoire de Zohar, juif du ghetto du Caire, et de ses amis Nino et Joe. C’est aussi l’histoire de Masreya, jeune danseuse arabe et sœur de lait de Zohar. C’est surtout l’histoire de l’Egypte des années vingt aux années cinquante.
J’ai eu du mal à lâcher ce livre tant il m’a captivé. Pourquoi un livre peut-il faire autant effet ? Il y a d’abord l’histoire, celle de destins qui se croisent et se mêlent en subissant les soubresauts d’un pays en pleine mutation. J’ai découvert ainsi une Egypte que je ne connaissais pas, si éloignée de celle qui nous est dépeinte au travers des journaux. Malheureusement, l’Egypte qui nous est contée par Tobie Nathan est une Egypte révolue, disparue. Elle était cosmopolite, peuplée de juifs, de grecs, d’arabes, d’italiens. Et ces peuples cohabitaient et faisaient de l’Egypte un pays ouvert sur le monde. Elle était aussi soumise à l’occupation britannique et essayait tant bien que mal, au travers de son roi, d’affirmer son existence. Tous ces éléments en faisaient un pays complexe et si attirant.
L’auteur, Tobie Nathan, sait de quoi il parle : juif né au Caire, il a dû quitter son pays alors qu’il était encore enfant, contraint par la radicalisation du régime de Nasser. J’ai bien senti, au travers des pages, l’amour, la nostalgie qu’il ressent encore pour la terre où il est né.
Cet amour se ressent au travers des mots qu’il emploie. Il les manie avec un talent qui m’a rappelé celui d’Amin Maalouf. J’y ai retrouvé la sensualité et l’érotisme chers à la tradition orientale, que l’on retrouve dans les écrits depuis Les Mille et une nuits jusqu’à nos jours. Tobie Nathan est un amoureux des mots et sait transmettre cet amour.Ce qui m’a aussi fasciné dans ce livre est l’actualité du sujet. Pour comprendre le présent il faut connaître l’Histoire. Ce livre en est un parfait exemple. A travers les vies de Zohar, Masreya, Nino et Joe, on comprend l’Egypte d’aujourd’hui, pourquoi elle en est arrivée là et comment ont émergé certains mouvements radicaux religieux dont les racines, bien plus anciennes qu’on ne le croit, se sont nourries de la lutte contre l’impérialisme occidental. Ce pays qui te ressemble est donc un parfait éclairage sur notre monde actuel. Nous vivons une époque tentée par le repli sur soi et l’auteur prône, à travers cette histoire, l’ouverture sur les autres et le partage des cultures.
C’est toute cette richesse qui m’a absorbé. Cette richesse et certainement la nostalgie d’un monde qui a disparu.
Judaïcalgeria
http://www.judaicalgeria.com/pages/nouveautes/news.html
Vient de paraitre en librairie,nos livres « coup de coeur »:
Ce pays qui te ressemble de Tobie Nathan Ed. Stock Aout 2015
En 1925, au Caire, dans Haret el Yahoud, « la ruelle des juifs » vivent Esther qu’on dit un peu folle, peut être possédée des démons, et Motty, aveugle, à la mémoire sans limite, qui gagne sa vie comme comptable pour les marchands du souk. Quand deux ans après leur union, aucun enfant ne s’annonce encore, Esther doit avoir recours aux sortilèges d’une femme arabe, la sorcière Khadouja. De cette union naitra enfin Zohar : le joyau. Il naît chétif, refuse le sein de sa mère. On doit lui trouver une nourrice : ce sera Jinane, la chanteuse arabe dont la voix enchante tous les hommes, et qui vient d’accoucher d’une petite fille, Masreya. Zohar sera séparé de sa soeur de lait assez tôt, mais ils vont se retrouver à plusieurs reprises et éprouver l’un pour l’autre un amour fusionnel, bien qu’interdit.
Un pays aux milles facettes, aux mille saveurs, aux milles senteurs, ou se côtoient des habitants de toutes religions, de toutes conditions, pauvres ou riches. Ou on découvre les ruelles du Caire, les palais d’Alexandrie, mais aussi le désert, le Nil, la mer……un pays où la magie, ses démons et ses talismans côtoie la foi religieuse, sa sagesse et ses chants. L’Egypte de Tobie Nathan est faite de tout cela. Il a de plus un véritable talent de conteur, sa plume est belle et pleine de poésie.
Sophie Lit des livres
http://sophielitdeslivres.tumblr.com/
Des odeurs d’encens et d’huiles, des parfums d’épices, des voiles légers qui virevoltent, des youyous et des danses endiablées, du sexe et de l’amour, qu’elle est belle cette évocation de l’Egypte du roi Farouk.
Juifs et musulmans à l’unisson, partageant la même langue et les mêmes superstitions, voitures de luxes et ruelles sombres et gaies à la fois, guerre et nationalisme, on parcourt 30 ans d’histoire d’un peuple qui a perdu son innocence à mesure qu’il se radicalisait.
J’ai aimé ce livre. Beaucoup. J’ai souri, j’ai palpité et j’ai presque pleuré.
À l’ombre du noyer
Rencontre avec Tobie Nathan à la Machine à Lire, le 24 septembre 2015
Ce soir, j’ai eu la chance de participer à la Machine à Lire, une librairie Bordelaise situé place du Parlement, à une rencontre avec l’auteur Tobie Nathan qui venait nous présenter son dernier roman Ce pays qui te ressemble.
Cette rencontre a été parfaitement animée par Bruno Tessarech. Bravo et merci à lui.
Durant un peu plus d’une heure, devant un public nombreux (environ 60 personnes) et attentif, Tobie Nathan nous a enchantés. C’est un excellent orateur, vrai humaniste, pourvu d’une grande finesse et capable également d’être un sacré blagueur à ces heures. Très agréable à écouter, il a fait passer de nombreux messages grâce à son sérieux, son engagement et sa verve.
Les lectures d’Alice
Ce n’est pas un livre ordinaire tant je me suis sentie envoûtée par le bon premier tiers du roman, et puis, progressivement, mon intérêt s’est essoufflé, j’ai trouvé que les personnages étaient moins faciles à cerner, leurs motivations plus obscures, le lyrisme de l’écriture m’a comme lassée…
Ce roman m’a transportée. Si vous aimez l’Egypte, je pense que vous retrouverez la magie qui semble inhérente au pays…
Kef Israel
Ce pays qui te ressemble de Tobie Nathan
Esther Orner dans le Billet de l’Invité(e) pour sa lecture du livre de Tobie Nathan
« Je ne parlerai volontairement pas du livre, ni de son intrigue. Je vous donne rendez-vous dans quelque temps pour la chronique du livre.
Je ne pense pas qu’il soit nécessaire de présenter Tobie Nathan. Ce livre est son dixième roman. Il a écrit d’autres choses. En tout quarante livres. C’est ce que l’on appelle un auteur prolifique.
Tobie Nathan est un conteur comme on en fait plus. Il aime écrire. Le résultat c’est que ses livres sont ludiques, imprégnés d’humour et de sérieux.
Ce pays qui te ressemble est à la fois roman d’amour et roman historique… »
Librairie Payot Lausanne
Coup de Coeur
Une ruelle pauvre du quartier juif du Caire. Esther, 14 ans, un peu sorcière, un peu folle, est mariée à Motty, le double de son âge, aveugle et mystique. Contre toute attente, le couple s’aime à la folie. Mais les années passent et l’enfant rêvé ne vient pas. La magie d’Esther n’y peut rien, reste celle des musulmans… mais quel dieu protégera l’enfant qui naîtra ? Un texte exceptionnel, traversé par un grand souffle romanesque qui vous fera perdre toute notion du temps !
Laetitia Bourquenoud, Libraire, Payot-Lausanne
Sur un blog « littéraire décalé »
Le blog de Romanthé
Ce pays qui te ressemble de Tobie Nathan
mardi 3 novembre 2015
…/…
Quand j’ai su qu’un nouveau roman de Tobie Nathan se cachait parmi les romans de la rentrée littéraire, je ne peux nier que j’ai été suspicieuse. J’ai lu en juin Ethno-roman, qui est avant tout une entreprise ethnologique/sociologique, et dont j’ai eu du mal à venir à bout.
Mais lorsque j’ai su qu’il avait fait son chemin jusqu’à figurer parmi les huit finalistes, puis les quatre, du Goncourt, j’ai compris que je ne pourrais pas y couper. Et je me suis rendue à mon devoir.
Bien m’en a pris…
pour lire la totalité de la chronique
Sur le blog de Chicha
Lorsque je suis arrivée à la dernière ligne, il m’a fallu un certain temps pour quitter « ce pays qui me ressemble » parce que la promenade que j’ai faite dans les pages de ce livre n’a été que délices.à propos de Ce pays qui te ressemble de Tobie Nathan
Pendant quelques heures, j’ai retrouvé « le Cantique des Cantiques », les cousins des personnages des romans d’Albert Cohen (avec quand même davantage de personnages féminins), mes amis Elio et Rachel Juifs réfugiés à Louveciennes après avoir été chassés d’Alexandrie… et même un peu de l’ambiance algérienne de mon enfance.
Alors, avant tout, je vous remercie Tobie Nathan pour ces heures pendant lesquelles vous m’avez enchantée.
…/…
Ce roman nous parle de la fin du règne de Farouk et des grandes dynasties égyptiennes, de l’arrivée au pouvoir de Nasser, de la montée des Frères musulmans (eh oui ! déjà dans l’immédiat après-guerre !), de la naissance du mal djihadiste, de l’expulsion massive des Juifs d’Egypte… et nous nous promenons avec nostalgie dans un monde définitivement révolu où le rejet aveugle de l’Autre n’existait pas.
J’ai beaucoup, beaucoup aimé ce livre et je le conseille à tous ceux qui aiment l’Orient, sa magie et sa poésie, qui veulent en savoir davantage sur l’histoire de l’Egypte et mieux situer la montée de l’islamisme radical…
Pour lire la totalité de la chronique <—
dans Santé Mentale.fr
L’ETHNOPSYCHIATRE TOBIE NATHAN PARMI LES FINALISTES DU GONCOURT !
« Je suis né au pays des pharaons, d’une mère possédée par les diables et d’un père avuegle. Que pouvais-je faire entre ces deux-là qui s’aimaient d’une passion infinie ? (…) Je m’appelle Zohar, de mon prénom et de mon nom, Zohar Zohar. Je suis né à la fin du mois d’octobre 1925, ce n’était pas exactement hier… disons avant-hier si vous voulez ! J’ai grandi dans ‘Haret el Yahoud’, « la ruelle aux juifs », le ghetto du vieux Caire, fleur de fumier, poussée folle entre les immondices sous le soliel d’Egypte. j’ai passé mon enfance dans la rue… » Zohar l’insoumis a un grand destin. Voici que sa soeur de lait, Masreya, issue de la fange du Delta, danseuse aux ruses d’enchanteresse, le conduit aux portes du pouvoir. Voici aussi les mendiants et les orgueilleux, les filous et les commères de la ruelle, les pauvres et les nantis, petit peuple qui va roulant, criant, se révoltant, espérant et souffrant.Avec cette superbe saga haute en couleurs, Ce pays qui te ressemble (Editions Stock), l’ethnopsychiatre Tobie Nathan a été parmi les quatre finalistes pour le prix Goncourt. Il écrit ici l’histoire de l’Egypte de son enfance : grandeur et la décadence du roi Farouk, dernier pharaon, despote à l’apparence de prince charmant, adoré de son peuple et paralysé de névroses. Arrivée au pouvoir de Gamal Abdel Nasser en 1952 et expulsion des Juifs. Islamisation de l’Égypte sous la poussée des Frères musulmans, première éruption d’un volcan qui n’en finit pas de rugir… C’est la chute du monde ancien, qui enveloppait magies et sortilèges sous les habits d’Hollywood. La naissance d’un monde moderne, pris entre dieux et diables …/…
Dans Miscellanées — Balades littéraires
Ce que j’en ai pensé :Zohar « le Magnifique » et sa soeur de lait, Masreya, dans une Egypte tourmentée, dans une danse orientale sensuelle, voila ce que raconte ce beau roman, puissant, épique et tellement échevelé. Les personnages se succèdent, tous singuliers, d’Esther la folle et Motti le père aveugle au roi Farouk, infantile et capricieux. Tous, juifs ou arabes, italiens ou anglais, embarqués par cette folle époque de guerre qui fait trembler l’Egypte et sème les bases d’un monde nouveau…
J’ai beaucoup aimé cet épais roman qui contient tout : la folie des hommes et la passion, la magie de l’enfance et la maturité, la foi et les superstitions, l’amour et la haine.La narration est parfois déroutante , alternant point de vue omniscient et focalisation interne, mais elle charme et envoûte, scandée tour à tour par les vers des poètes et la truculence du petit peuple.Merci aux éditions Stock pour cette très belle découverte et 540 pages qui filent comme par magie !

Dans l’Artichaut
par Servane Hardouin
« Leur Coran contient nos histoires et notre bouche est emplie de leur langue. Pourquoi ne sont-ils pas nous ? Pourquoi ne sommes-nous pas eux ? »
De ces clivages l’ouvrage tire une réflexion profonde, par le prisme du regard étonné et des questions naïves de l’enfant, sur la tolérance, sur l’acceptation bienvenue voire l’amour fraternel de son voisin si différent. Incompréhension d’un clivage entre deux cultures qui ont les mêmes racines et qui empruntent le même langage. Pourquoi ne pas s’aimer ? Question si légère mais qui se révèle si profonde de vérité et si touchante, lorsque posée par un enfant à qui l’on n’a pas encore appris qu’il fallait haïr.
Amours éternels, inconditionnels, sublimes
« Elle l’aimait contre l’adversité, elle l’aimait contre les vents, elle l’aimait pour la joie qu’elle éprouvait chaque matin en s’éveillant près de lui, elle l’aimait plus que sa propre vie. »
Le roman décrit aussi des amours éternels, fusionnels. Esther, fougueuse, impétueuse, possédée par les ‘afrits, les démons, aime et est aimée de Motty, l’aveugle à l’éternel sang-froid. Né de leur union, Zohar, enfant chapardeur et taciturne, niant la tradition pour y préférer son indépendance, aime et est aimé de Masreya, « l’Egyptienne », ange à la voix pure tombé du ciel et danseuse au corps de nymphe. Zohar est son frère de lait ; leur amour, interdit. Ces amours, loin d’être naïfs, sont une force et une capacité d’action véritable ; des amours transcendants, inconditionnels, incompréhensibles à ceux qui n’y sont pas initiés.
Jeunesse, espoirs et désillusions
« Ils étaient jeunes ; ils étaient beaux. Rien ne les retenaient, explorateurs d’un monde naissant qu’ils créaient en bougeant, en souriant, en parlant. Ils coururent dans la nuit, se tenant par la main. Ils criaient leur joie. »
Au-delà des unions et clivages, ce roman raconte, comme un parallèle de la grandeur puis la déchéance de l’Egypte pharaonienne, les rêves de jeunesse et leur désillusion. Un incroyable amour pour la vie, une envie de tout goûter, de tout aimer. Une liberté incarnée par les expéditions en voiture, les visages tournés vers le vent et les rires s’évanouissant dans la nuit ; par les premiers amours bâclés, par les premiers pêchés. Une jeunesse qui semble infinie reflétée par la monumentalité de la ville éternelle : le temps passe et la ville demeure, les pieds enfoncés dans le sable. De cette insouciante liberté de l’avant-guerre naît la mélancolie désabusée perceptible dans les passages narrés par le vieux Zohar en exil. L’Egypte qu’il a connu et aimée a disparu, mais les sensations sur sa peau, elles, demeurent intactes :
« Si j’ai quitté l’Egypte, l’Egypte ne m’a jamais quitté. »
Servane Hardouin
Segnalibro – L’Egitto magico di Tobie Nathan
“Dicono che l’Egitto sia la madre del mondo, oum el donia… è anche la mia! Voglio dire: l’Egitto è mia madre, è la matrice di tutti i miei pensieri. Io provengo da lì. Noi altri, ebrei d’Egitto siamo di là, da sempre e ancora oggi. Noi c’eravamo con i faraoni. In un passato lontano, l’Egitto fu invaso dai persiani e noi eravamo là; poi dai babilonesi e noi eravamo là; dai greci, i romani, dagli arabi e noi eravamo ancora là. Noi altri, gli ebrei, siamo dei vitelli, immersi nel fango del Nilo, siamo dello stesso colore, degli autoctoni”. (Ce pays qui te ressemble, Tobie Nathan). È un legame viscerale, saldamente intrecciato con la terra, i sapori e gli odori, quello raccontato da Tobie Nathan nel suo romanzo Ce pays qui te ressemble (Il paese che ti somiglia) pubblicato da Stock Editore. Vincitore del premio tunisino Liste Goncourt: le choix de la Tunisie, prestigioso riconoscimento letterario affiliato al ben più celebre Goncourt francese, Nathan racconta la vita degli ebrei egiziani prima della loro espulsione nel 1957, a seguito della salita al potere di Gamal Abdel Nasser.
Già opzionato da Cina, Israele e Romania, il libro verrà pubblicato in lingua araba nel 2016 per Sud Edition grazie al sostegno dell’Istituto francese di Tunisia e il suo autore sarà ospite d’onore alla Fiera internazionale del libro di Tunisi il prossimo marzo.
A muovere le fila di Ce pays qui te ressemble sono Zoahr, giovane ebreo del ghetto figlio di una madre bellissima e di un padre cieco, il cui destino lo farà quasi diventare un principe, e la sua sorella di latte Masreya, un’avvenente egiziana…
Rachel Silvera twitter @rsilveramoked
(21 dicembre 2015)
—> See more at: http://moked.it/blog/2015/12/21/segnalibro-legitto-magico-di-tobie-nathan/#sthash.AjLOPl2j.dpuf
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dimanche 27 décembre 2015
CE PAYS QUI TE RESSEMBLE – TOBIE NATHAN
Une saga familiale au sein d’une fresque historique, Tobie Nathan nous conte l’Egypte des années 20 jusqu’aux années 50.
On commence par le mariage invraisemblable de Motty et Esther dans « Haret el Yahoud » (la ruelle des juifs). Le fils, Zohar (Gohar en arabe), est né d’un père Asperger aveugle et d’une mère d’une beauté à couper le souffle mais dont le comportement est tellement étrange, que vous ne risquez pas de le retrouver ce souffle !
Esther est possédée par le Sheytan, ne pouvant enfanter, elle eut recours à la sorcellerie pour avoir ce fils tant attendu ! Impuissante devant ses seins secs, et ne trouvant aucune mère nourricière juive, elle se tourne vers Jinane, une chanteuse enchanteresse issue de la fange du Delta, qui vient de mettre au monde Masreya (l’Egyptienne). Cette sœur de lait, dont Zohar tombe éperdument amoureux lui est interdite autant qu’une vraie sœur, mais par sa ruse elle arrive à le conduire aux portes du pouvoir.
Deux histoires d’amour certes, mais aussi l’amour incommensurable que porte l’auteur à son pays; l’histoire d’une amitié entre Zohar, Joe et Nino. Et enfin l’histoire avec un grand H, celle de l’Egypte occupée, de cetteOum Dounya (Mère du monde) dans le faîte de sa gloire artistique jusqu’au déclin de sa monarchie, de l’expulsion des juifs à l’islamisation du pays.
Deux mentions spéciales :
– Pour le jeu de mots sur Farid Al Atrash qui devient Farid Al Amesh(Illustre auteur compositeur interprète Egyptien dont le nom Atrash signifie Sourd et qui devient Amesh l’équivalent d’aveugle :)…
Livraddict
Lydie et Ses Livres a chroniqué le 6 janvier 2016
Zohar est une jeune garçon débrouillard et intelligent. Grace à des affaires plus ou moins honnêtes et lucratives, il sort de son ghetto et s’approche du pouvoir. Zohar a une vie trépidante, semblable à un conte, Marseya, sa soeur de lait, son amour, sa bonne étoile y surgit à chaque virage. Derrière leurs pas, c’est l’histoire de l’Egypte qui se dessine. Une histoire que je ne connaissais pas. D’abord la seconde guerre mondiale, la position difficile du pays et de son très fastueux et rocambolesque roi, Farouk 1er, face aux allemands et à la garde britannique puis la montée des frères musulmans qui anéantit la cohabitation des communautés juives et musulmanes mais aussi chrétiennes.
Tobie Nathan nous livre un texte très prenant malgré quelques petites longueurs. Il mêle de façon très habile la petite histoire de Zohar à la grande histoire de l’Egypte. J’ai beaucoup aimé cette lecture, elle mélange subtilement le récit historique, la romance et la magie et aboutit à une lecture très agréable et enrichissante.
Ce pays qui te ressemble est également un hymne à l’Egypte. Dès les premières pages, on ressent les odeurs, les couleurs et le rythme à travers sa danse et sa volupté et ils ne nous quittent jamais tout au long de la lecture. Un vrai voyage !
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Tobie Nathan
Sur France Inter le 11 septembre
France Inter, le vendredi 11 septembre à 8h20
par Patrick Cohen
du lundi au vendredi de 8h20 à 8h30
Revue de presse
Une rapide revue de presse de
Ce pays qui te ressemble
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dans
Tobie Nathan : Retour au pays
Par Farès Sassine
2016 – 03
En prenant pour titre de son dixième roman un vers de Baudelaire, Tobie Nathan, universitaire français, psychologue et ethnopsychiatre à l’école de Georges Devereux, né au Caire en 1948 et l’ayant quitté en 1957 dans la foulée de dizaines de milliers de juifs d’Égypte, répond à une invitation au voyage dans un temps qu’il a peu connu mais qui ne l’a jamais quitté, sa fiction allant d’avant 1925 à la révolution de juillet en 1952. Mais de quel pays s’agit-il ? de Haret el-Yahoud, scène primordiale, antique et inchangée jusqu’à sa disparition ? d’une de ses venelles ? du Caire où ce quartier s’imbrique avec d’autres aux échelons des croyances et pratiques ? de l’Égypte prénassérienne qui aime son roi malgré ses travers scandaleux et dont le peuple a un sens aigu de la dignité nationale ? de l’Égypte multiséculaire où le peuple entier est « cannibale » en mangeant ces fèves qui s’apparentent à des fœtus et les mijote de façon
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Dans Jeune Afrique du 28 janvier 2016
Livres : le gai savoir de Tobie Nathan
Par Nicolas Michel
Il semble tout droit sorti du Quatuor d’Alexandrie, inoubliable somme littéraire de Lawrence Durrell. L’ethnopsychiatre Tobie Nathan, qui n’est pas passé loin du prix Goncourt pour Ce pays qui te ressemble, a une élégance bien à lui que l’on dirait un peu britannique, un peu égyptienne. Lunettes rondes, cheveux mi-longs, sourire taquin, on le devine amoureux de la vie et de tout ce qu’elle apporte comme savoirs. Il aime en parler, de ces savoirs, se laissant emporter par des digressions interminables comme un griot pris par le flux de sa propre parole. Il ne s’agit pas de briller pour un public choisi ou d’étaler une confiture culturelle pour être le premier en « culture gé’ ».
Non, Tobie Nathan aime apprendre, entend comprendre et ne souhaite rien plus que partager. Il faut le voir, à partir d’un simple nom de famille, remonter le cours d’une existence, évoquer les cousins et les origines tout en essayant d’en savoir plus pour se convaincre que ce n’est pas du chiqué. Surtout s’il s’agit de discuter avec un Béninois de Ouidah, dans ce pays du vaudou que Nathan connaît si bien.
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Cet adepte des saillies percutantes et de la provocation douce n’est pas facile à imaginer dans le corset diplomatique
On ne blague pas – si vous doutez, posez-lui la question, emmenez-le sur ce terrain qui le passionne, les marabouts, les sorciers, les crimes rituels, les sacrifices d’albinos, et vous en sortirez transformé, moins confits dans vos certitudes cartésiennes, plus ouverts à la puissance de la magie.
Essayiste, professeur, Tobie Nathan s’est aussi glissé dans les habits du diplomate : à l’Agence universitaire de la Francophonie pour les Grands Lacs (Bujumbura, Burundi), puis comme conseiller de coopération et d’action culturelle près l’ambassade de France à Tel-Aviv (Israël), puis dans la même fonction en Guinée, à Conakry. Cet adepte des saillies percutantes et de la provocation douce n’est pas facile à imaginer dans le corset diplomatique – mais il suffit de lire Les Nuits de Patience, ethno-polar inspiré par son expérience guinéenne, pour se rendre compte qu’il a su tirer profit de l’expérience. Les passages qu’il consacre, dans ce livre, à l’éphémère président guinéen Moussa Dadis Camara seraient à mourir de rire si l’histoire n’était pas venue prouver qu’il n’y avait pas franchement de quoi rigoler dans cette affaire.
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Ce pays qui te ressemble est un hymne poétique à la tolérance et au partage
« Tofa’ha, la plus jeune tante, qui s’était prise d’une véritable affection pour Jinane, demanda au Rav Mourad de lui confectionner l’amulette des accouchées, destinée à écarter Lilith, cet ange féminin de la mort. Elle le savait ergoteur, leur rabbin, mais honnête sur le fond, et surtout savant. Mais lorsqu’il voulut se dérober en disant : « Voyons, on ne peut pas lui confectionner une amulette juive ; elle est musulmane ! », les femmes poussèrent un cri de consternation : « Et pourquoi ? », d’une seule voix. « Alors, les diables, les sorciers et les microbes examinent la foi de la personne avant de l’attaquer ? » »
Hymne poétique à la tolérance et au partage, Ce pays qui te ressemble met de l’empathie dans l’orientalisme, injecte de l’amitié dans l’Histoire, accorde la musique et la littérature et célèbre l’amour en toute chose.
Pour lire l’article dans sa totalité <—
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dans Études de Janvier 2016
Ce pays qui te ressemble
Livre de Tobie Nathan, Stock, 2015, 538 pages, 22,50 €.
…/… C’est également une longue et passionnée histoire d’amour, celle de Zohar et Masreya, qui est aussi celle de la communauté juive millénaire et de l’Égypte, ce pays qui la rejeta violemment en 1957. L’auteur nous plonge dans ce monde irrationnel, bigarré et truculent, avec son emphase orientale, ses rites où se mêlent croyances juives et musulmanes, pratiques religieuses et magiques, mais qui est aussi un lieu de rencontre avec l’Occident européen, alors que l’Égypte ne s’est pas encore confrontée au militarisme de la révolution nassérienne ou à la coercition religieuse des Frères musulmans, dont les germes sont déjà présents dans ce livre. Un roman dans lequel transparaissent l’ethnopsychiatre et le diplomate qu’est Nathan, mais aussi la nostalgie et l’amour qu’il ressent pour l’Égypte perdue de son enfance.
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Les identités voisines ne sont pas toujours meurtrières
…/… Professeur émérite à l’Université Paris VIII, l’ethno-psychologue Tobie Nathan est né au Caire en 1948. Auteur d’une vingtaine de titres, dont l’autobiographie Ethno-roman (Grasset), prix Femina 2012, il a critiqué Freud, a préféré le monde des guérisseurs, des marabouts, le pouvoir des fétiches et des croyances, pour comprendre rêves de vie et de mort.
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Dans les Échos du 9 novembre 2015
« Ce pays qui te ressemble » : le Caire, nid d’espoirs
par Thierry Gandillot

Tobie Nathan
Zohar est un miraculé. Ses parents avaient peu de chances de se rencontrer et de s’aimer. Motty, son père, est aveugle. On le croit perdu pour le mariage jusqu’au jour où on lui présente Esther, une jeune fille un peu simplette qu’on dit sorcière. Et pourtant, Motty, récitant accompli du Cantique des cantiques, et Esther, la réprouvée, vont s’aimer follement dans ce ghetto juif du Caire. Aucun enfant ne naissant de leur union, il faudra le secours d’une magicienne pour qu’Esther tombe enceinte. Mais Zohar et sa mère manquent de mourir pendant l’accouchement. Et il faudra un nouveau recours à la magie.
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Tout se mêle, magie, politique, religion, amour, sexe et corruption, dans une épopée qui fait parfois penser au cycle des « Mangeclous » d’Albert Cohen. Une référence. Nathan a raté le Goncourt, Cohen aussi.
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Dans le Journal du Dimanche du 1er novembre 2015
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Dans le magazine Elle du 23 octobre 2015
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Une ITW en anglais dans Forward
Why Tobie Nathan Is the Opposite of Freud
par Benjamin Ivry
October 23, 2015
Born in Cairo in 1948, the French Jewish author Tobie Nathan and his family were expelled from Egypt in 1957, during the anti-Jewish persecutions of the Nasser regime. Nathan is an ethnopsychiatrist, a specialist in mental illness in different cultures. He has published books on Sigmund Freud and on the Zionist leader Haim Arlosoroff, among other subjects. Nathan’s novel [“This Land in Your Likeness,” (“Ce Pays Qui Te Ressemble”](“Ce Pays Qui Te Ressemble”;Les Éditions Stock)] made the shortlist for France’s prestigious Goncourt Prize this year. A professor emeritus of psychopathology, Nathan continues to work at a center that he founded in 1993, helping migrant families. For a decade until 2012, he also served as a diplomat in Africa and was a French cultural attaché in Tel Aviv. Recently, the Forward’s Benjamin Ivry spoke with him about his achievements.
Benjamin Ivry: Michael Adams, a British journalist, wrote in 1958 in “Suez and After: Year of Crisis” that the “Egyptian government only expelled a small minority of the Jewish population of Egypt, though since that time a good many Jews have left Egypt of their own accord.”
Tobie Nathan: Many people who say things like that don’t know the situation. In reality, when the events happened around 1956, it was like what happened in Germany after Kristallnacht. People went to each Jewish business and took them over. Soldiers followed you to your home and asked where the money was. Some deportations were manu militari [with military aid], and people were told, “You are deported.” Other people discovered that they could not work or eat, and they realized they had to go. When they left, their passports were stamped “Leave Without Return.”
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dans Parutions.com
Fantômes d’Orient
par Sylvie Koneski
Dans cette fresque de plus de 500 pages, Tobie Nathan se fait témoin et conteur, pour recréer une Égypte complexe, lumineuse, sensuelle, multiple et éternelle, soumise aux soubresauts de l’Histoire, et dont les échos sont, ô combien, actuels.
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Ce roman traduit la nostalgie d’un Orient disparu, d’une communauté millénaire déchue, d’une fraternité religieuse alors possible et d’un «vivre ensemble» désormais éradiqué. Ce conte est une ode à la terre égyptienne, à son peuple, «fils d’Adam» ou «afrit, ces diables du limon du Nil», et surtout à ses mères magiciennes et nourricières.
Tobie Nathan est romancier, essayiste et ethnopsychiatre. Ce pays qui te ressemble est son dixième roman.
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Sylvie Koneski
( Mis en ligne le 05/10/2015 )
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Zohar le magnifique
à propos de Ce pays qui te ressemble
par Mohamed Aïssaoui
Le narrateur du roman de Tobie Nathan, né dans le ghetto juif du Caire en 1925, est empreint de nostalgie et passe en revue son histoire et celle de l’Égypte.
Ce n’est pas le genre de conseil que l’on donnerait souvent. Mais, commencez donc la lecture de Ce pays qui te ressemble par les quatre dernières pages. Ce court chapitre synthétise à merveille le style et le sens du récit de Tobie Nathan ; il donne une furieuse envie de se plonger au début de l’histoire de ce Zohar, le magnifique, né dans le ghetto juif du Caire.
« Si j’ai quitté l’Égypte, l’Égypte ne m’a jamais quitté. Quelquefois je pense que c’est seulement mon ombre qui est partie, alors que moi je suis resté là-bas, seul, errant, comme durant ma jeunesse… »
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Tobie Nathan, une passion égyptienne
LE MONDE DES LIVRES | 02.10.2015 •
Par Eglal Errera
Au Proche-Orient, le destin des langues est souvent plus heureux que celui des êtres. Il en va ainsi de l’arabe et du français tels qu’ils furent autrefois parlés en Egypte, notamment, et tels qu’ils permettent encore de raconter une histoire commune. De part et d’autre de la Méditerranée, ceux qui sont restés et ceux qui sont partis écrivent des romans qui se font écho, dans la vitalité comme dans la mélancolie.« Si j’ai quitté l’Egypte, l’Egypte ne m’a jamais quitté. Quelquefois je pense que c’est seulement mon ombre qui est partie, alors que moi je suis resté là-bas, seul, errant, comme durant ma jeunesse », écrit Tobie Nathan, né au Caire en 1948, exilé neuf ans plustard, dans son magnifique nouveau roman, Ce pays qui te ressemble.
Rejoignant Alaa El-Aswany, Albert Cossery, Andrée Chédid ou encore Paula Jacques, expulsée du pays, comme lui, à l’apogée du nassérisme, Tobie Nathan se fait la voix du petit peuple du Caire. L’histoire commence au bord du…
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Romans : Juifs d’Égypte
le 24 septembre 2015
par Hervé Bertho
Tobie Nathan, Ce pays qui te ressemble, Stock, 540 pages. © Stock
Ce grand roman est porté par la nostalgie de l’exil.
Universitaire, diplomate, psychiatre, auteur de polars et d’essais, Tobie Nathan est ici un merveilleux conteur qui redonne vie au quartier juif du Caire où il est né voici 67 ans. C’est plein de gouaille et de magie. Les deux héros sont un enfant juif et sa sœur de lait musulmane : métaphore magnifique pour une alliance disparue. Le roman se glisse dans les pas de l’histoire de l’Égypte, écartelée entre la rigueur illuminée des Frères musulmans et les fastes décadents de Farouk, roi d’Égypte mais marionnette manipulée par les Anglais.
Tobie Nathan, Ce pays qui te ressemble, Stock, 540 pages.
Hervé Bertho. Ouest-France
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Égyptologie
dans le Figaro Magazine des 18/19 septembre 2015
Par Jeanne de Ménibus
Comme des reptiles ondoyants, les phrases s’enroulent autour de sa plume, gorgées d’incantations et d’invectives, de poèmes, de miel et de fiel. Elles disent tout de cette Égypte bruyante et colorée où il a grandi, avant d’en être expulsé par l’arrivée au pouvoir de Nasser. Un monde disparu, riche de son humanité plurielle, qui portait aussi en germe les dérives fanatiques d’aujourd’hui, ici mises en perspective par les talents de conteur de Tobie Nathan, venus en renfort de ses analyses d’ethnopsychiatre.
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Ce que j’ai laissé au Caire
dans La Croix du 17 septembre 2015
par Claire Lesegretain
Ce pays qui te ressemble raconte la chute d’un monde ancien, baigné de magie, de sortilèges et de talismans, et l’avènement d’un monde moderne, divisé, violent et méfiant. Et transpire de l’amour de l’auteur pour sa terre perdue, lui qui fait dire à Zohar : « Nous autres, Juifs d’Égypte, sommes de là, de toujours. Nous étions là avec les pharaons… Nous autres, Juifs, nous sommes pétris dans la boue du Nil… Aujourd’hui, nous ne sommes plus là. Frères égyptiens, locataires du pays des vestiges, il vous reste les pyramides et quelques synagogues inhabitées. Prenez en soin ! Comment pouvez-vous vivre sans nous ? »
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Une interview dans l’Express du 10 septembre 2015 :
« Pour Daech, les temples sont des idoles modernes »
Propos recueillis par Christian Makarian
Réputé pour sa liberté de pensée, l’ethnopsychiatrie Tobie Nathan publie un roman voluptueusement écrit, Ce pays qui te ressemble (Stock) qui retrace l’itinéraire de son enfance égyptienne. L’occasion de l’interroger sur la folie de notre époque.
Né en Égypte au sein d’une famille juive, porteur d’un métissage culturel brutalement éradiqué, Tobie Nathan incarne un profil profondément atypique. Tobie Nathan a consacré sa vie à une spécialité à laquelle l’actualité donne chaque jour une valeur ajoutée: l’ethnopsychiatrie ou le savant mélange entre la psychologie clinique et l’anthropologie. Il publie cette semaine un roman, Ce pays qui te ressemble (Stock), une fresque envoûtante, émaillée de culture pharaonique et d’orientalité, qui retrace l’itinéraire de son enfance égyptienne. Soit la fin d’un monde et l’émergence du désordre présent à travers une galerie de portraits saisissants de vérité. Tobie Nathan signe là son plus beau livre.
Vous êtes issu d’un monde pétri de mixité culturelle. Avez-vous la sensation d’être une sorte de survivant?
Par rapport à ma communauté d’origine, présente en Egypte depuis au moins le IIIe siècle avant Jésus-Christ, j’ai un peu l’impression d’être le dernier des Mohicans. En tout et pour tout, il doit rester dans ce pays sept vieilles femmes sur les 60000 juifs qui y vivaient jusqu’au milieu du XXe siècle. Je suis le témoin d’une communauté brusquement effacée et je veux rappeler la richesse et la complexité de ce que j’ai vu, reçu et gardé en moi. Mon roman débute en 1925; l’Egypte devient enfin une nation autonome après l’abolition du califat ottoman en 1924, alors qu’elle avait été occupée depuis l’extinction des pharaons. Après le désensablement du Sphinx au XIXe siècle – auparavant, on ne voyait que sa tête – Howard Carter obtient l’autorisation d’ouvrir le cercueil de Toutankhamon. Grâce à son passé enfin dévoilé, l’Egypte devient un sujet d’intérêt universel et ses propres habitants en prennent conscience.
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Rentrée Littéraire
Sur le site de la FNAC, le 9 août 2015 par Frédérique
« Tobie Nathan est ethnopsychiatre, disciple de Georges Devereux, enseignant, thérapeute, essayiste, mais aussi romancier. Avec un tel pedigree on pourrait craindre des romans trop intellectuels, trop documentés ou didactiques, bref une littérature difficile. Au contraire, Tobie Nathan est un conteur né et sait nous entraîner dans les aventures de son héros Zohar, nous y associer au point que son récit nous tient en haleine et ne nous lâche qu’à la dernière page, et encore…
Comme Esther, nous croyons que Zohar n’est pas seulement le fils de ses parents mais aussi celui de forces plus obscures. Comme les habitants de la ruelle Haret el Yahoud, nous croyons aux prophéties de Motty, père de Zohar aveugle mais doué d’un don de voyance. Comme la plupart des protagonistes, nous apprenons à tenir compte des rêves, souvent prémonitoires, et des autres signes que le destin envoie. Tobie Nathan nous plonge dans les ruelles populaires du Caire, dont les habitants, qu’ils soient juifs, chrétiens ou musulmans sont fatalistes et superstitieux, croyant aux djinns et aux démons, enclins à rire de leurs propres malheurs comme de ceux des autres. Un monde truculent qui rappelle les romans de Naguib Mahfouz ou L’immeuble Yacoubian d’Alaa el Aswany. »
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Tempête sur le Nil
par Frédéric Pagès, dans Le Canard enchaîné, 26 août 2015.
« « Nous autres, Juifs d’Égypte sommes la depuis toujours, depuis les Pharaons, les Grecs, les Romains (… ) Comment les Égyptiens peuvent-ils vivre sans nous ? »
Tobie Nathan, qui a laissé là-bas ses ancêtres, raconte ce tohu-bohu dans un style goûteux et parfumé, savoureux comme des beignets de fèves. »
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La fulgurante Égypte de Tobie Nathan
Par Sixtine Lys dans Le Point du 23 août 2015
L’Égypte de Tobie Nathan est prodigieuse. Elle est brûlante, amoureuse, intrépide. Elle est faite d’hommes et de femmes, de mères et de pères, de rois enfants et de soldats britanniques. Elle est faite d’Égyptiens, d’étrangers et d’apatrides. D’Arabes, de Juifs, de Coptes. De dattes, de biscuits, de pain. Elle est faite du Nil, des pyramides et des palais. De magie et de tragédies.
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Le fil(s) de l’histoire
C.F. dans LiRE, Septembre 2015.
« Parfois, on croît apercevoir l’ombre bienveillante de l’écrivain Albert Cossery dans ce livre de Tobie Nathan. Mendiants et orgueilleux marchent derrière lui dans les petites rues du Caire, cherchant l’ombre et le repos. Esther la flamboyante fait partie de ce peuple, née dans le ghetto juif au début du xxe siecle. Mariée à Motty, elle s’avance telle une reine en espérant avoir un jour le fils dont tous les couples rêvent, au point de supplier les sorcières d’exaucer son vœu. Après des années d’impatience, l’enfant naît, en 1925, le jour même ou les archéologues anglais ouvrent le sarcophage de Toutankhamon. Il s’appelle Zohar, fils « d’une mère possédée par les diables et d’un père aveugle », et représente ce pays de Farouk, de Nasser, des Juifs expulses et des Frères musulmans A travers Zohar, c’est le monde d’hier et celui de demain que le romancier nous décrit, la terre des pharaons prise entre sortilèges et raisons, violence et exil. Ce pays qui te ressemble est une saga historique et populaire qu’on lit sans lever la tête, mais aussi une fiction qui décrit les strates du temps, les métissages et les enracinements. Rigoureux et romanesque, ce livre accompagne la marche du temps… »
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L’Égypte au coeur
L’écrivain et professeur de psychologie Tobie Nathan, né au Caire, signe un livre lyrique et beau sur l’Égypte d’hier, Ce pays qui te ressemble.
Par Marc Sefaris — dans Transfuge, Septembre 2015
C’est surtout une magnifique histoire d’amour, des pages enflammées, poétiques, des effusions, vivifiées par les réminiscences du Cantique des Cantiques et des grands poètes arabes. Dans Ce pays qui te ressemble, c’est finalement la beauté qui est à l’honneur, la beauté parfois « plus forte que la violence », la beauté, « cette qualité étrange qui laisse penser que le monde obéit à un ordre invisible ».