After shock

LogoFrCultureDans « Un autre jour est possible« , du 23 novembre au 27 novembre 2015 », une série :

Après le choc, trouver les mots, chercher les remèdes, avec Tobie Nathan

Transistor rougeUne semaine après les attentats qui ont ensanglanté Paris, comment  exprimer avec les mots le choc et l’horreur vécus ?  Quels mots utiliser, quels remèdes possibles pour se relever ? Tobie Nathan nous livre ses réflexions en s’appuyant sur des exemples concrets : Le Cambodge, la Guinée, l’Allemagne nazie… Quand les peuples font face à la terreur programmée.

Tewfik Hakem : Un autre jour est possible

Tewfik Hakem : Un autre jour est possible

1/5 : Premier épisode : Le sens des mots pour une clarification conceptuelle, le cas Kosovo (Peur, Frayeur, Terreur…)

2/5 : Deuxième épisode : La terreur comme instrument politique.

3/5 : Troisième épisode : L’exemple de la Guinée.

4/5 : Quatrième épisode : Existe-t-il des méthodes psychothérapiques contre la terreur ?

5/5 : Cinquième épisode : La prévention

 

« La terreur est un acte intellectuel qui résulte d’une pensée »

« Soigner la douleur, c’est rétablir les attachements »

« Il faut de l’intelligence pour combattre la terreur. Pas de la terreur ! »

« La thérapie permet de passer du statut de victime au statut de témoin »

« Il faut apporter de la pensée complexe aux populations à risques, qu’on croit démunies »

Tobie Nathan

 

 

 

10 sur 28 minutes

28'

Le jeudi 26 novembre, sur Arte, dans le magazine « 28 minutes »…

Logo_ArteIl fut l’un des finalistes du Goncourt. Tobie Nathan explore ses racines égyptiennes dans Ce pays qui te ressemble, une ode au multiculturalisme. Mais l’auteur à succès est aussi psychlogue, spécialiste d’ethnopsychiatrie. Avec lui, nous tâcherons de comprendre les ressorts intimes qui régissent les actes des terroristes, l’influence de la terreur sur le psychisme et les moyens, pour les survivants et les témoins, de se reconstruire.

DémarVideoLe professeur de psychologie et écrivain Tobie Nathan est notre invité, ce soir…

Le choix roumain

Le Prix « Liste Goncourt / Le Choix roumain » accordé à Tobie Nathan pour « Ce pays qui te ressemble »

Goncourt_roumainSuite à la délibération du Jury du Prix littéraire francophone régional « Liste Goncourt / Le Choix roumain 2015 », organisé par l’Ambassade de France en Roumanie et l’Institut français de Bucarest, en partenariat avec le Bureau Europe centrale et orientale de l’Agence universitaire de la Francophonie (AUF), le Prix a été décerné à Tobie Nathan pour son roman « Ce pays qui te ressemble », publié aux éditions Stock.

L’annonce a été faite le 30 octobre 2015, à 13 heures, au siège de la Galerie Artmark, dans le cadre d’une conférence de presse à laquelle ont participé Monsieur David Foenkinos, lauréat du Prix Renaudot pour son roman « Charlotte » et parrain de cette édition, Madame Ioana Rosenberg, présidente d’honneur de cette édition et directrice de la maison d’édition Ibu Publishing, Son Excellence Monsieur François Saint-Paul, Ambassadeur de France en Roumanie, Monsieur Christophe Gigaudaut, directeur de l’Institut Français en Roumanie et Monsieur Fabien Flori, directeur régional du Bureau Europe centrale et orientale de l’Agence universitaire de la Francophonie.

En tant que projet qui vise la mise en valeur des relations culturelles franco-roumaines dans le domaine de la littérature, la Liste Goncourt – le choix des étudiants roumains, fête en 2015 sa troisième édition.

Pour lire la suite <— 

Tobie Nathan est le lauréat du Choix roumain de la liste Goncourt 2015 avec pour « Ce pays qui te ressemble » (Ed. Stock).

« Au-delà de l’amour, de l’amitié, de la famille, de la religion, et de la politique dans l’univers de l’Egypte ancienne, l’auteur fait revivre, dans chaque page de ce livre, l’exotisme, la sensualité et la nostalgie d’un Moyen Orient au moment le plus intriguant de son histoire. » (Alexandra Cîrstea, Université de Craiova)

Plus d’infos > http://bit.ly/1Mei6E9

Une chronique dans Le Devoir

Logo_LeDevoirROMAN FRANÇAIS

Les identités voisines ne sont pas toujours meurtrières

21 novembre 2015 par Guylaine Massoutre
Photo: Joël Saget Agence France-Presse Professeur émérite à l’Université Paris VII, l’ethno-psychologue Tobie Nathan est né au Caire en 1948.

Photo: Joël Saget Agence France-Presse
Professeur émérite à l’Université Paris VII, l’ethno-psychologue Tobie Nathan est né au Caire en 1948.

…/… Professeur émérite à l’Université Paris VIII, l’ethno-psychologue Tobie Nathan est né au Caire en 1948. Auteur d’une vingtaine de titres, dont l’autobiographie Ethno-roman (Grasset), prix Femina 2012, il a critiqué Freud, a préféré le monde des guérisseurs, des marabouts, le pouvoir des fétiches et des croyances, pour comprendre rêves de vie et de mort.

De l’homme à l’écrivain

Tobie Nathan, Ce Pays qui te ressemble, Paris, Stock, 2015

Tobie Nathan, Ce Pays qui te ressemble, Paris, Stock, 2015

Cet écrivain truculent, juif croyant, a quitté l’Égypte, où son père était parfumeur, pour vivre en France en 1958. Naturalisé français en 1969, il a été diplomate au Burundi, en Israël et en Guinée-Conakry. Il parle arabe, bien entendu, et Catherine Clément l’a qualifié de « clinicien de génie ».

…/…

Là il situe son roman, Ce pays qui te ressemble. L’écriture est souple, orale, rythmée et fluide. Il débute au Caire en 1925, après le départ des Britanniques, sous la monarchie qui dure jusqu’en 1952, après la guerre israélo-arabe. Ç’aurait pu être une saga égyptienne remplie d’odeurs du désert et colorée par les moeurs près du Nil ; mais les hommes font les drames.

Rouge sang

 

Ce roman n’est pas un livre savant. On pense à Mendiants et Orgueilleux (Joëlle Losfeld, 1955) de cet Albert Cossery né au Caire en 1913 et mort à Paris en 2008. Sans la guerre, tous deux auraient été Égyptiens. À cause d’elle, ils sont devenus Français, auteurs d’oeuvres différentes. Cossery, au petit peuple arabe attachant ; Nathan, aux destins ravagés. Le racisme n’a pas toujours existé en Égypte. Mais les Frères musulmans l’y ont ramené.

La terreur

La terreur, mot puissant, fort connu dans notre langue puisqu’il en vint à désigner un régime politique, comme chacun s’en souvient, durant la Révolution Française. On pourrait le définir ainsi :

Émotion au delà de la peur, qui s’empare de tout l’organisme, paralysant en une même déferlante l’âme et le corps — la terreur, ce monstre qui jette à terre, qui terrasse

Il est connu que la terreur s’annonce ; elle s’enfle de ses porte-paroles. Elle s’élance en avant, précède les armées, envahit les âmes par sa simple pensée, la seule évocation de son nom. Annonçant des souffrances indescriptibles, la terreur annihile les capacités de penser et d’agir. Ainsi, dit-on, la seule annonce de l’arrivée des armées de Gengis Khan répandait la terreur, non seulement dans les rangs de l’armée ennemie, mais dans toute la population.

Le terrorisme est le déclenchement délibéré par un pouvoir politique ou par un groupe de pression, d’une sensation permanente de terreur pour atteindre des objectifs politiques.

C’est par la terreur que le régime politique s’impose ; c’est aussi par la terreur que le terrorisme parvient à ses fins, qui sont toujours de nature politique.

Il est indispensable de rappeler ici que la terreur en tant que régime politique, tout comme le terrorisme en tant que stratégie tirent leur efficacité de la manipulation des fonctionnements psychologiques de l’ennemi ou, si l’on veut, de la cible. C’est donc en présupposant chez chaque personne de la population à atteindre, des fonctionnements psychologiques connus, que s’installe la terreur.

Il faut en conclure que la terreur est, stricto sensu, une action psychologique dont l’effet attendu est politique.

Le terrorisme étant une arme psychologique, doit être combattu par des moyens psychologiques : l’intelligence de l’autre et l’intelligence du monde.

TN

(Cf T. Nathan et N. Zajde, Psychothérapie démocratique. Paris, Odile Jacob, 2012)Psydemocr-moy

 

Accrochée au récit

Une chronique dans Stemilou-Books

à propos de Ce pays qui te ressemble de Tobie Nathan

Avis

CePays_bandeau

Lu dans le cadre d’une opération « Masse critique » de Babelio, le roman de Tobie Nathan nous emmène en Egypte entre 1925 et 1942, plus spécialement au Caire dans la ruelle aux juifs, Haret el Yahoud, où l’on suivra Zohar et avec lui un petit bout de l’histoire de l’Égypte notamment pendant la seconde guerre mondiale.

Zohar, enfant tant désiré d’une mère qui passe pour être une sorcière et d’un père aveugle. Zohar cet enfant juif qui eu du mal à voir le jour et ne devant la vie qu’au lait d’une femme musulmane, il y gagna une mère de lait mais également une sœur Masreya, et la protection d’un rabbin qui créa entre ces deux enfants un lien indestructible.

…/…

L’amour, l’amitié et la religion sont les thèmes principaux, l’amour pour une femme qui lui est interdite et l’amour de son pays, l’amitié indéfectible qui lie trois garçons jusqu’à la mort et la religion qui les sépare. Zohar verra se dresser bien des obstacles sur sa route, autour de lui tout change pourtant lui reste le même, la même idéologie et la même passion qui lui dévore le cœur depuis toujours.

« Quelquefois, je me demande si la mort m’a oublié. Le jour, nécessairement proche, où elle se souviendra de moi, Dieu fasse qu’elle m’emporte au même moment que ma jumelle, Masreya, ma promise, mon interdite, à la même minute, au même instant. »

…/…

J’ai totalement accroché au récit de part la vie de ces personnages si attachante et qui représentent chacun un morceau de cette Egypte, et par le contexte historique, cette période où les enjeux politiques sont d’une grande importance; le tout drapé d’une narration en entonnoir, le roman débute avec Esther et pour finir avec l’Egypte, le destin d’une mère face au destin d’un pays.

Pour lire la chronique complète <—

Heures enchantées

Le blog de Chicha

Le blog de Chicha

Sur le blog de Chicha

à propos de Ce pays qui te ressemble de Tobie Nathan

Lorsque je suis arrivée à la dernière ligne, il m’a fallu un certain temps pour quitter « ce pays qui me ressemble » parce que la promenade que j’ai faite dans les pages de ce livre n’a été que délices.

Pendant quelques heures, j’ai retrouvé « le Cantique des Cantiques », les cousins des personnages des romans d’Albert Cohen (avec quand même davantage de personnages féminins), mes amis Elio et Rachel Juifs réfugiés à Louveciennes après avoir été chassés d’Alexandrie… et même un peu de l’ambiance algérienne de mon enfance.

Alors, avant tout, je vous remercie Tobie Nathan pour ces heures pendant lesquelles vous m’avez enchantée.

…/…

Ce roman nous parle de la fin du règne de Farouk et des grandes dynasties égyptiennes, de l’arrivée au pouvoir de Nasser, de la montée des Frères musulmans (eh oui ! déjà dans l’immédiat après-guerre !), de la naissance du mal djihadiste, de l’expulsion massive des Juifs d’Egypte… et nous nous promenons avec nostalgie dans un monde définitivement révolu où le rejet aveugle de l’Autre n’existait pas.

J’ai beaucoup, beaucoup aimé ce livre et je le conseille à tous ceux qui aiment l’Orient, sa magie et sa poésie, qui veulent en savoir davantage sur l’histoire de l’Egypte et mieux situer la montée de l’islamisme radical…

Pour lire la totalité de la chronique <—

N° 524 des Mots de Minuit

En télé sur le net

Logo_DesMots

# 524. Tobie Nathan (« Ce pays qui te ressemble ») et Sorj Chalandon (« Profession du père ») : À l’origine

Des Mots de Minuit, édition Alexandra Grand@Culturebox

publié le 12/11/2015

Pour le « professeur émérite » de psychologie, la mère est la dépositaire du récit qui dit l’Egypte de l’enfance et des générations antérieures; qui fait les fulgurances de ce dernier roman. Pour le journaliste devenu romancier, c’est la folie du père qui nourrit un livre remarquable où sont mises à nu les dominations qui font les enfances douloureuses et les maturités incertaines.

TN-Des mots de Minuit2

Tobie Nathan
L’Égypte, il y est né en 1948. C’est là qu’il situe son roman, dans une rare puissance documentaire toujours mise au service d’un sens du récit et de l’aventure qui redonne un siècle de l’histoire du pays des « Mendiants et orgueilleux » …
Mais Nathan est également l’un des héritiers de Georges Devereux, fondateur de « l’ethnopsychiatrie ». Il a créé en 1979, à l’hôpital Avicenne, à Bobigny, une consultation d’aide psychologique aux familles de migrants. Depuis, dans le monde entier, il « dialogue avec les esprits ». Une façon singulière d’être à l’écoute de l’autre dans la radicalité de sa différence culturelle.
Un Africain et un Européen n’ont pas les mêmes formes de maladie de l’âme. Les soigner suppose qu’on puisse être attentif à leur origine, leurs dieux, leurs démons ou leur façon d’envisager le monde.

Echos : Le Caire, nid d’espoirs

Logo_LesEchosDans les Échos du 9 novembre 2015

« Ce pays qui te ressemble » : le Caire, nid d’espoirs

par Thierry Gandillot

Tobie Nathan

Tobie Nathan

Zohar est un miraculé. Ses parents avaient peu de chances de se rencontrer et de s’aimer. Motty, son père, est aveugle. On le croit perdu pour le mariage jusqu’au jour où on lui présente Esther, une jeune fille un peu simplette qu’on dit sorcière. Et pourtant, Motty, récitant accompli du Cantique des cantiques, et Esther, la réprouvée, vont s’aimer follement dans ce ghetto juif du Caire. Aucun enfant ne naissant de leur union, il faudra le secours d’une magicienne pour qu’Esther tombe enceinte. Mais Zohar et sa mère manquent de mourir pendant l’accouchement. Et il faudra un nouveau recours à la magie.

Zohar n’est pas pour autant sorti d’affaire. Il refuse obstinément le sein de sa mère. Il faudra aller chercher dans la fange du Delta une jeune femme qui vient d’accoucher d’une petite fille, Masreya. Elle sera la sœur de lait de Zohar. Pendant des années, ils seront séparés, ignorant qui ils sont l’un pour l’autre jusqu’à ce que le destin, le désir, les dieux ou l’inconscient – au choix, Tobie Nathan est ethnopsychiatre – les réunisse dans un même élan passionnel. Pendant son enfance, Zohar refuse de parler, multiplie les fugues et court les rues sans qu’on sache ce qu’il fait. Tobie Nathan raconte son ascension vers les hautes sphères du pouvoir. Car l’Egypte, dans ces années-là, est un chaudron où s’agitent fidèles de Farouk, bourgeois modernistes, communistes, pro et anti-anglais, pro et anti-nazis, islamistes modérés et radicaux, juifs riches et pauvres

…/…

Tout se mêle, magie, politique, religion, amour, sexe et corruption, dans une épopée qui fait parfois penser au cycle des « Mangeclous » d’Albert Cohen. Une référence. Nathan a raté le Goncourt, Cohen aussi.

Pour lire la chronique complète <—